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Tout le monde sur le pont

samedi 23 juin 2007, par Eric P.

Ca fait un moment que je n’ai rien publié de nouveau ici. Non pas parce que rien ne s’est passé, mais tout simplement parce que je n’ai pas trouvé le temps de rédiger.

Installation de la passerelle

En fait de passerelle, il s’agit du regroupement de la fourniture d’énergie (les batteries en gros) et de l’électronique de contrôle. Actuellement, celle-ci se résume à un récepteur de radio-commande conventionnelle et aux variateurs de contrôle de moteurs, en attendant l’électronique évoluée pour le support de la liaison numérique bi-directionnelle, assurant la prise en charge non seulement de la télécommande, mais également des télémesures. Ca viendra plus tard.

D’ailleurs, toute cette installation de radio-commande est doublement provisoire, et uniquement destinée aux essais car :

 il s’agit de ma radio personnelle
 idem pour les variateurs, ceux qui doivent équiper le radeau n’ayant toujours pas été livrés (ce n’est pas de la faute de LECMA, mais de celle de Robbe)

Ce qui est définitif est la mise en boite, la connectique et l’installation du tout sur le pont.

Mise en boite

Le cahier des charges est assez simple (!) :

Tout regrouper de manière compacte, en protégeant l’électronique de l’eau, en offrant une facilité d’intervention optimale, et le tout pour le moins cher possible.

La solution la plus efficace (et la moins onéreuse surtout) est l’utilisation d’une boite type Tupperware, achetée chez Carrefour. Elle sera divisée en deux compartiments superposés :

 à l’étage inférieur, les batteries, maintenues en place par des blocs de mousse (il vaut mieux éviter tout contact intempestif)

Premier niveau : les batteries

 au-dessus, disposée sur un pont intermédiaire en bois, l’électronique, avec sur la gauche les sorties vers les moteurs et le tube pour l’antenne de réception. Tout cela sera fixé proprement à demeure, dès que les matériels définitifs seront disponibles.

Deuxième niveau : l’électronique

Les deux batteries de 6V sont montées en série via un cordon spécial, fabriqué sur mesure et équipé d’un fusible de sécurité.

Cordon de couplage des batteries

Toujours au chapitre de la sécurité, pour éviter toute fausse manipulation qui se solderait au minimum par de l’électronique vaporisée, et au pire par des brûlures en cas de mise en court-circuit des batteries (qui sont capables de débiter pas mal d’Ampères vue leur capacité), celles-ci ont été équipées de cordons soudés, avec connecteur polarisé. Ainsi, impossible de les brancher à l’envers. Les cosses plates originales (de toute manière très peu fiables en matière de tenue des contacts) ont donc été condamnées et isolées avec de la gaine thermo-rétractable pour éviter tout contact intempestif.

Tous les raccords entre câbles sont d’ailleurs réalisés au moyen de connecteurs avec détrompeur, rendant ainsi impossible toute connexion erronée.

Recâblage des batteries

Outre le couvercle, étanche par construction, les diverses sorties de câbles font appel à des presse-étoupe afin d’éviter toute entrée d’eau.

Sorties moteurs

Une fois tout le monde à sa place, et le couvercle refermé, ça ressemble à cela :

Boitier fermé

Ils faisaient le même modèle avec le pourtour du couvercle en rose, mais j’ai pensé que le bleu-vert serait mieux question camouflage 😉

Le tube plastique blanc à gauche contient le fil d’antenne du récepteur radio.

Histoire de con...nexions

Pour des raisons évidentes de démontage pour le transport et la maintenance, la liaison électrique vers les moteurs ne peut pas être fixe. Mais il faut que sa mise en place soit la plus simple possible, et ne puisse pas être source d’erreurs. Il était donc nécessaire de recourir à des connecteurs (et non pas à de simples dominos avec lesquels tout est possible, et surtout les bêtises), ces connecteurs devant disposer de détrompeurs afin de garantir un branchement correct. Ils doivent de plus résister aux projections d’eau, puisqu’ils vont être à l’air libre sur le pont.

Réflexe premier : allons voir un shipchandler, ce genre d’accessoires étant fréquemment utilisés sur les bateaux pour connecter les dispositifs électriques externes.

Je reviens donc avec des prises de marque UShip (je précise la marque à dessein, et vous allez comprendre pourquoi plus loin), stipulées étanches par le fabriquant (et le vendeur).

Connecteurs UShip

L’enveloppe est effectivement en caoutchouc et semble donc procurer une étanchéité correcte. Sous blister, les deux prises (mâle et femelle) sont présentées branchées, et on ne distingue par conséquent pas les détails de la connexion physique. Et c’est là que ça commence à se gâter.

En effet, contrairement aux prises étanches pour rallonges électriques, pour lesquelles la prise mâle est enveloppée au niveau des contacts par le corps de la prise femelle (rappel : il est ici question de prises électriques et pas d’autre chose...), ce qui protège donc les parties sous tension des projections d’eau, ici les inserts (en plastique rigide) portant les broches et les douilles se retrouvent simplement au contact en face à face, et rien n’empêche l’eau de s’infiltrer dans l’interstice. Pas la moindre jupe en caoutchouc ou similaire. Prise étanche mon ...

Je retourne donc chez le revendeur en lui faisant part de mes réserves, et il me répond que non, que c’est étanche, et d’ailleurs c’est dit par le fabriquant : regardez le catalogue, et que le biseau au niveau du corps de l’insert empêche l’eau de s’infiltrer. Ben voyons, c’est ça mon n’veu, t’as jamais entendu parler de tension superficielle et de mécanique des fluides toi... D’ailleurs j’ai fait le test en éclaboussant sans excès les prises connectées entre elles, et bien entendu il y avait de l’eau au niveau des broches.

Allez, basta, je mets tout ça de côté. On y trouvera peut-être une utilité plus tard.

Deuxième tentative à base de cosses automobiles. Pas satisfaisante non plus, car n’ayant pas réussi à me procurer de manchons d’étanchéité appropriés. On les trouve sur les faisceaux déjà montés, pour antenne auto-radio électrique par exemple, mais pas au détail (en tous cas, pas dans les magasins d’accessoires auto que j’ai écumés). J’ai même fait une tentative (infructueuse) à base de durite. OK, on abandonne aussi.

Pour en finir, je me suis tourné vers des connecteurs pro, ce que j’avais écarté au départ à cause du prix de tels produits. Direction le catalogue Radiospares, et là, on trouve son bonheur : connecteurs 2 ou 8 broches, à verrouillage par collerette vissée, étanches au niveau du câble et des broches,... Et le gag, c’est qu’ils ne sont même pas plus chers que les bidules de chez UShip. Comme d’habitude, j’aurais dû commencer par là.

Connecteurs Radiospares

Il faut quand même reconnaitre que les broches à souder ne sont pas faites pour des fils de 1.5mm2 de section, même si elles sont capables de passer plusieurs Ampères. D’ailleurs, le montage du premier connecteur m’a pris une heure et demi et une bonne poignée de neurones. Ca s’est beaucoup mieux passé pour les suivants, expérience aidant, surtout lorsque j’ai remarqué qu’en supprimant la collerette à griffes pour le blocage du câble, l’écrou arrière pouvait alors être engagé à fond.

Le résultat est quand même là :

Connexions moteurs établies

Faire le pont

C’est ce qu’il aurait fallu pour avancer plus vite... Bon, on a quand même réussi à boucler la chose, en ajoutant le logement pour le boitier électronique (la boite à bouffe de tout à l’heure).

Après moult hésitations, réunions du comité scientifique et lecture des rapports des diverses commissions d’étude formées pour l’occasion, j’ai décidé que la meilleure place pour le boitier était le milieu du pont. Ainsi l’équilibrage de l’embarcation reste neutre, et ça libère tout le pourtour pour y installer les autres équipements et expériences.

Quatre tasseaux et deux sangles élastiques ont fait l’affaire pour immobiliser les quelques kilos de batteries (plus de 4) et d’électronique.

Emplacement du boitier
Boitier installé

Du coup, il a semblé préférable d’adjoindre un renfort transversal sous le pont pour le rigidifier et éviter de le voir trop ployer sous le poids. Comme d’habitude, c’est fait avec de la goulotte électrique de récupération.

Renforts de pont

Finition

Non : protection.

Vu que l’engin est censé aller sur l’eau, éventuellement salée, il fallait à tout prix protéger le bois. Trois couches de vernis marine ont été employées à cet effet. Pour ce qui est du résultat, "c’est la classe", comme dirait Perceval [1].

Il est vernis le point !

Non, non : je ne l’ai pas laissé sous la pluie. Ca brille réellement comme ça, même une fois sec 😉 Et d’ailleurs, il est sec au moment de la photo.

Recyclage

Une fois le vernis passé sur les tasseaux du logement du boitier électronique, je me suis rendu compte que j’avais oublié de faire disparaitre une inscription, vestige de la table de jeu de la Coupe de France Robotique 2005 :

La rive A

Le tasseau vient en effet de la partie centrale (le fossé), dont le fond m’a servi à réaliser un établi pour le nouveau venu de l’atelier (un tour à métaux). Pour le montage, les deux rives étaient repérées afin de leur associer les bons planchers.

Mais finalement, cette inscription "Rive A", est dans le contexte, car qui ne connait pas Riva, qui est aux canots automobiles ce que Rolls est aux voitures ? Et d’ailleurs, un de leurs signes distinctifs est la réalisation en acajou verni, les techniques de vernissage utilisées faisant partie des secrets de fabrication de la marque.

Le Riva

Radeau de luxe par conséquent. Espérons qu’il ne va pas être assimilé à un signe extérieur de richesse, qui vaudrait à Planète Sciences de se voir taxer de l’ISF 🙂


[1les habitués de Kaamelott auront compris

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