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Un voyage avec Aisoy

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Depuis quelques temps on entend de plus en plus parler des robots compagnons, qui constituent une catégorie de robots de service conçus pour permettre une certaine forme de lien "affectif" avec leur utilisateur.

Il s’agit de robots dotés de capacités de communication avec les humains, allant au-delà des classiques LEDs, LCDs et autres affichages informatiques. Il est ici question de synthèse de la parole, de reconnaissance de la parole, d’expressivité faciale, d’expressivité corporelle,...

On peut considérer que le PARO a été le précurseur de cette lignée, et les résultats qu’il a produit dans le domaine de la communication avec les enfants autistes notamment ont démontré un réel potentiel de cette nouvelle forme de communication homme-machine. Plusieurs produits sont actuellement disponibles sur le marché, tels que le célèbre NAO d’Aldebaran Robotics et le Q.bo de The Corpora par exemple. Ces robots sont extrêmement avancés et capables, mais restent encore très chers. Malgré une très récente baisse impressionnante de prix, le NAO est aux alentours de 5000 Euros, et il en est à peu près de même pour le Q.bo.

Un produit un peu atypique se distingue cependant : il s’agit de l’Aisoy de Aisoy Robotics, une petite startup espagnole (tout comme The Corpora d’ailleurs) qui pour 250 Euros TTC (et même 160 si on prend la version en kit à assembler) propose un petit robot fixe, à l’effigie d’un drôle de personnage, et doté d’un quelques équipements intéressants :

  • animation faciale : yeux, sourcils, mouvements de la tête (4 degrés de liberté)
  • caméra
  • micro
  • haut-parleur
  • capteurs de toucher (capacitifs)
  • accéléromètre
  • LED RGB en façade
  • matrice de LEDs à l’emplacement de la bouche pour affichage de texte et graphiques
  • une carte Freescale en interne pour la gestion des différents périphériques (FRDM-KL25Z) compatible avec l’environnement mBed dont il a déjà été question dans nos articles
  • une RaspberryPi en externe (l’option Beagle Bone Black est prévue à l’avenir également)

Côté logiciel, dans sa toute dernière version (v3) il est propulsé par ROS et outre le pilotage de ses actionneurs et la gestion de ses capteurs, cela intègre les fonctionnalités suivantes :

  • synthèse de la parole (TTS)
  • reconnaissance de la parole (ASR)
  • chat (ChatterBot)
  • moteur de comportements (ex : si on le chahute en le retournant, il fait la gu*** et s’exprime en conséquence)
  • traitement vidéo (OpenCV)
  • outil graphique (AIDIA) pour la programmation sans codage de comportements
  • possibilité de programmation en C/C++ et Python, mais aussi en Scratch

Comme on peut le constater, tout ceci est très prometteur.

Il se trouve que je travaille depuis plusieurs années à titre professionnel dans le domaine des outils pour le maintien à domicile des personnes âgées, dans un contexte de recherche associé au concept de bâtiment intelligent [1]. J’ai donc vu là une piste intéressante à étudier avec l’objectif de produire un accessoire de communication conviviale entre la personne et son environnement, ainsi qu’avec les divers services de suivi des activités et détection des anomalies et accidents que le bâtiment intelligent est capable de proposer. J’ai donc passé commande d’un exemplaire de la bestiole afin de voir si lui tenait ses promesses [2], et ce jusqu’à quel niveau.

Le fait qu’il soit motorisé par ROS a également titillé ma curiosité, et ce sera donc un très bon contexte pour explorer un peu cet environnement célébrissime dans le monde de la robotique, et qui a d’ailleurs donné lieu à un atelier de présentation par un de nos membres il y a quelques temps.

Cette rubrique est donc destinée à vous faire profiter de mes découvertes en tous genres et à apporter un complément d’information technique par rapport à ce qui est publié par ses créateurs. En plus de plusieurs articles portant chacun sur un point précis comme vous avez l’habitude d’en voir sur notre site, j’ai pris le parti de retranscrire sous forme de blog le journal au jour le jour de mon périple au pays d’Aisoy.

Et voilà, il est maintenant temps de rentrer dans le vif du sujet.


[1expression consacrée, mais qui est une très mauvaise traduction mot à mot de l’expression originale smart building

[2pas comme d’autres